La Havane, La Casa de las Américas consacre un espace sur les recherches ethnobotaniques du célèbre écrivain haïtien Jacques Roumain (1907-1944).
La journée intègre le programme avec lequel le Centre des Études des Caraïbes commémore le centenaire de la naissance de cet intellectuel, une commémoration initiée en février dernier.
Pour cette occasion se joignent à la Casa de las Américas, lŽInstitut dŽÉcologie et de Systématique et lŽAtelier Expérimental de Graphique de La Havane pour évoquer depuis la science et lŽart une des facettes de Roumain la moins connue dans notre pays.
Son travail « Contribution à lŽétude de lethnobotanique précolombienne des Grandes Antilles » (1941), a été présenté dans la Salle Manuel Galich de notre institution, et représente la source inspiratrice de lŽexposition Parole Végétale des artistes de la plastique Pascale Monnin, Haïti, et Juan Ramón Chacón, Cuba.
Le rendez-vous a disposé des interventions des chercheuses de renom Mayra Fernández et Cándida Martínez, de lŽInstitut dŽÉcologie et de Systématique, et du Dr. Sergio Valdés Bernal, de lŽInstitut de Littérature et de Linguistique.
Grâce à ces interventions nous avons pu apprécier lŽimportance des études de Roumain et de lethnobotanique dans les cultures des Caraïbes, comme sauvetage du patrimoine culturel de nos peuples, ainsi que les voix aborigènes qui ont subsisté dans notre langue pour désigner notre flore.
De cette manière, lŽévénement prétend approcher une fois de plus lŽérudition du jeune intellectuel haïtien, dont la clairvoyance se détint aussi sur la valeur des relations entre les plantes et lŽêtre humain dans nos communautés primitives.
La facette ethnologique de Roumain nous pousse à réfléchir sur le lien organique des tainos avec leur fastueux univers végétal, sur cette coexistence équilibrée sur laquelle les projets écologiques contemporains mériteraient de sappuyer.
Jacques Roumain, auteur des livres « Gouverneurs de la rosée », « La montagne ensorcelée », « Les Fantômes », « La proie et lŽombre », et « Bois dŽébène », fondateur de la « Revue Indigène » et du Parti Communiste de Haïti, a accompli des études dŽAnthropologie en Europe avec le grand ethnologue français Paul Rivet.
De retour à Haïti, non seulement il dirige ses préoccupations scientifiques vers le vodou et la confrontation active à la campagne anti-superstitieuse qui a essayé de noyer les manifestations culturelles du peuple haïtien, mais il consacra aussi une partie de ses études aux cultures précolombiennes des Caraïbes. En elles, les travaux sŽinscrivent « Les outils lithiques des siboneyes de Haïti » et « La Contribution », dont émerge lŽintention de sauvetage et de légitimation de lŽexpérience vitale de lŽhabitant original de nos terres, annihilé presque totalement par la colonisation européenne.
Cette journée dŽhommage vient de sŽapprocher du legs scientifique de cet éminent haïtien. Prochainement, au mois de juillet, le programme pour son centenaire comprendra une journée consacrée à la grande amitié entre le poète haïtien et Nicolás Guillén ; son expérience comme traducteur sera abordée au mois de septembre et novembre sera consacré aux études artistiques et littéraires autour de son uvre.
Source: www.radiohc.cu